Carnet de voyage Kenya

Naivasha, début de notre périple

J'en ai passé des heures à consulter le net, à lire, à fouiner, à espérer, à rêver,

à m'imaginer LE voyage parfait.

 

Première visite pour moi dans ce pays en 1987, j'avais alors 19 ans et le coup de foudre fut immédiat!

30 ans plus tard j'ai tenu à emmener ma nièce de 17 ans, Ilona,

elle avec qui j'ai une relation fusionnelle,

elle qui a rêvé d'éléphants en liberté et de de tribu Massai à travers moi depuis son enfance...

 

Nous voici enfin sur le départ de ce voyage tant espéré.


jour 1

Après un vol sans encombres mes dernières angoisses se dissipent concernant le visa (pour ceux qui ne l'ont pas fait sur le net, il est toujours possible de le faire sur place (à l'heure ou j’écris, mars 2017).

Mais je me demande si à cette heure tardive (il est 1H du matin et nous avons 2H de retard à cause de la neige à Amsterdam) quelqu'un de l'agence African Quest est bien présent pour nous accueillir....

LE CHANGE est ouvert 24/24 à l’aéroport.

Avant la sortie nous changeons encore 200 € en monnaie locale, les Kenya Shillings, sachant qu'il suffit en gros d'enlever deux zéros aux prix locaux pour avoir une estimation du prix en Euros.

Donc si une babiole est par expl. étiquetée à 200.- Ksh, elle nous coutera 2.- €

Une dizaine de chauffeurs nous proposent d'emblée les services de leur taxi. Nous cherchons une affiche avec notre nom... Rien... Quand soudain j’aperçois mon prénom sur une feuille A4, voilà qui me redonne direct le sourire!

Lac Naivasha et gorges Hell's Gate

Nous embarquons dans un minibus qui sera notre véhicule pour les 10 prochains jours et traversons Nairobi, bien calme à cette heure de la nuit, (il est déconseillé de conduire de nuit) puis nous dirigeons au Sentrim Boulevard, pour une chaude et courte nuit. L'hôtel est de catégorie moyenne, la chambre petite, ne payant pas de mine, avec 3 lits et un ventilateur qui tournera non-stop sans nous rafraichir...

Au petit matin nous prenons conscience que Daniel, le chauffeur de la veille est notre chauffeur-guide pour les 10 jours prochains de safari.

Nous sortons rapidement de la capitale et empruntons une magnifique route le long du rift.

Nous sympathisons de suite avec notre chauffeur-guide, nous tutoyons d'emblée. Il roule bien, nous donne des informations et commente ce que nous voyons. Ceci dans le ton de la conversation, très simplement, ce qui nous est agréable, et dès lors nous échangeons sur des sujets divers et variés.

 

Je suis captivée par les vallées, la verdure, les cultures sur cette terre fertile. C'est un paysage que je ne connaissais pas; lors de nos dernières visites, en 2006 et 2009, tout était très sec, et nous n'avions pas été au Nord de Nairobi, ni même dans la capitale. Mais je me souviens que nous avions vu énormément d'animaux morts à cause de la sécheresse près du Kilimandjaro.

Ci-dessus le cratère du Longonot. Aux jumelles (automatiques Noveliane Breacker 7x50) nous apercevons des geysers au loin mais le petit objectif  de notre Nikon (18x105mm) ne nous donnera aucune photo convaincante.

Nous traversons quelques petits villages ou "relais routiers" ou se vendent des fruits et légumes ou encore du charbon, cause principale de déforestation !

C'est un nouveau monde pour ma nièce Ilona qui ne perd pas une miette de ce spectacle coloré et/ou ... insolite.

Pour notre 1er jour, nous avons prévu une promenade sur le lac, dans l'espoir de voir des hippos, puis un safari à vélo dans les gorges.

Déjà au loin ou sur les bas côté nous apercevons quelques singes, et même des gazelles, mais quelle ne fut pas notre surprise de voir une girafe dans un virage à l'approche de Naivasha !

Il est 11H, et après environ 2H de route agréable, nous arrivons sur les berges du lac où nous avons réservé un petit tour en bateau.

Daniel nous propose alors un extra sous la forme d'un safari pédestre pour 35 € par personne. Un peu cher pour une promenade de 30 minutes, mais le prix à payer pour une immersion VIP dans la savane.

Curieux, nous acceptons.

Steph, Daniel et Ilona
Steph, Daniel et Ilona

Balade en bateau sur le lac

Nous sommes seuls au milieu des aigrettes blanches, pélicans, cormorans, aigles-pêcheurs, quand nous apercevons des bulles à la surface de l'eau.

Sur les berges, zèbres, gazelles de Thomson et impalas broutent tranquillement. Quel Éden!

Évidemment en totale liberté, il n'y a aucune clôture et d'ailleurs sur les 52 parcs et réserves que compte le Kenya, seuls 2 sont clôturés, celui de Nakuru et celui de Nairobi, car trop proches de la ville; cela pour d'évidentes raisons de sécurité de la population.

ANECDOTE : QUAND LES LIONS SE BALADENT EN VILLE:

En 2016 deux lionnes avaient crée la panique en s’échappant du parc (clôturé seulement au Nord) et en se baladant dans le quartier de Langata! Lire l'article....

pêcheur avec 1 tilapia
pêcheur avec 1 tilapia

La barque contourne 3 pêcheurs "à pieds" se trouvant à peine à 500 m des hippopotames!

Cet animal très territorial est belliqueux et responsable de bien des accidents.

 

2 pêcheurs tiennent le filet tandis que le troisième "pousse" le poisson (tilapia) vers le piège.

 

Nous apprendrons d'ailleurs qu'un cormoran consomme jusqu'à 15 tilapias par jour et vu le nombre d'oiseaux qui nous entourent, nous nous demandons si tout le monde y trouve son compte....

Enfin nous approchons quelques spécimens:

Un peu plus loin, nous débarquons pour le petit safari à pieds.

Safari pédestre

Quel privilège de marcher ainsi à quelques mètres des nombreux phacochères, zèbres, girafes et même buffles que nous contournons de loin avec précaution.

Le guide est toujours proche de nous (avec un bâton !)

Nous évoluons doucement et en silence devant le regard inquiet des twiga (girafe en swahili), mais les peureux phacochères, qui broutent sur les coudes, détalent à notre vue, en lâchant de petits cris très comiques .

Certes cette "excursion" était un peu chère, mais c'est le prix du luxe extrême qu'offre une ballade privative, seuls, au milieu des animaux sauvages. Une très belle expérience pour nous. Aucun regret!

Nous rejoignons Daniel et nous rendons au campement FISH EAGLE 

pour déjeuner et nous installer pour 2 nuits.

Très beau point de vue sur le lac Naivsha depuis la route
Très beau point de vue sur le lac Naivsha depuis la route

Le camp

Un peu surpris nous assistons à un contrôle anti-explosif à l'entrée du camp.

Puis rencontrons Léon, la mascotte, avant d'aller manger dans une salle désespérément vide,

il semblerait que nous soyons les seuls convives.

Il est vrai qu'il y a un emplacement de camping sur les berges et qu'à cet endroit il y a un peu plus de monde.

On nous donne un cottage un peu défraichi mais qui fait l'affaire quand bien même il n'y a pas d'eau chaude.

On s'adapte, même pas peur, vu qu' il fait 25 °C.

Un coin sympa, petit budget et ayant l'avantage d'avoir un accès direct au lac.

 

Nous nous installons rapidement, mangeons (bien) et nous détendons une petite heure au bord de la piscine avant de repartir, à 15 H, pour notre safari à vélo dans les Hells Gate.

 

Je me réjouis particulièrement pour cette activité peu commune, bien que n'étant pas trop fan de 2 roues.

Safari à vélo dans le parc Hell's Gate

Daniel nous emmène choisir nos vélos non loin de chez nous. Je suis particulièrement bluffée par la qualité des selles, il y a tout ce qu'il faut, même des vitesses!

Comme nous sommes encore à bonne distance des "portes de l'enfer", le loueur embarque nos vélos sur sa moto pour nous avancer un peu.

Hakuna matata (pas de problème)!

Nous n'avons aucune idée de ce qui nous attend, ni de la distance à parcourir, ni du dénivelé.

J'ai juste une idée fixe en tête: me rendre jusqu'au canyon, car j'ai vu des photos sur le net et bien sûr j'ai très envie d'aller voir ça de mes propres yeux.

Tandis que Daniel règle nos entrées, nous pédalons vers l’inconnu.

Il nous met en garde tout de même :

-"pensez qu'il faut revenir et donc n'hésitez pas à faire demi tour dès que vous vous sentez fatigués!"

Je suis subjuguée par le paysage. Nous roulons au milieu des zèbres, girafes, élands du cap, gazelles de Thomson, gazelles de Grant, impalas, buffles, phacochères, bubales, babouins... C'est fantastique!!

Il nous faut même quelque fois nous arrêter pour laisser passer un troupeau de zèbres!!

Néanmoins quand je patine dans 10 cm de sable et manque de tomber face à quelques buffles, je n'en mène pas large!

Cependant aucun danger, il n'y pas de lions ici, juste des guépards et léopards (véridique!), et Daniel nous suit de près avec le minibus en cas de souci.

Aucune difficulté, zéro dénivelé, nous atteignons l'entrée des falaises après 8 à 9 km, déposons les vélos et partons à pieds accompagnés d'un guide.

Comme la fin de journée approche, je demande timidement à Daniel s'il n’était pas possible de charger les vélos dans le minibus au retour...Bien évidemment ça  ne rentre pas mais hakuna matata, Daniel nous dit de profiter de notre balade, il va s'arranger!

Les gorges

 

Le chemin rétrécit de plus en plus, monte et descend quand soudain nous atteignons la rivière.

Il faut se déchausser. Excellent, ça me plait!!

L'eau est tiède en raison de la géothermie dans cette région et mis à part le fait que ce soit glissant, c'est très agréable.

Nous suivons le lit de la rivière et ressortons quelques mètres plus loin au sec.

 

Nous longeons alors 2 parois impressionnantes. A cet endroit les gorges peuvent êtres sous l'eau en cas de grosse pluie.

 

Lorsque nous arrivons au bout, de l'eau chaude jaillit de la montagne en petit filet d'eau. Oui mais de l'eau vraiment très chaude!!

 

Les miracles de la nature me surprendront toujours!

 

Puis nous contournons le canyon par le haut et rejoignons notre chauffeur. N'apercevant plus nos vélos, je tente une vanne :

-"finalement on a la pêche, on va quand même faire le chemin inverse à vélo".

Mais c’était sans compter avec l'humour et la répartie de Daniel:

-"oui bien sûr, viens avec moi", dit il en insistant pour que je le suive et de me montrer une monticule d'environ 20 à 30 deux roues.

-"trouves le tien s'il te plait et prends le"!

Nous partons tous dans un grand éclat de rire, sommes fatigués, couverts de poussière, le jour commence à tomber.

Un 4x4 viendra récupérer nos vélos et visiblement nous ne sommes pas les seuls à avoir abandonné le matériel!!!

 

De retour au cottage nous bénéficions d'une douche chaude, puis dinons à nouveau seuls dans la grande salle du restaurant avant d'aller nous coucher vers 21H30.