Kenya

Nairobi

Jour 6, sur la route

Pour commencer, nous avons 2 heures de pistes genre marteau piqueur au menu. Difficile de dialoguer.

C'est pourquoi ceux qui ne craignent pas les bosses essaient de rattraper le manque de sommeil.

Car il faut le dire: ce voyage n'a rien de reposant.

Oui mais qu'est ce qu'il est riche et exaltant !!

 

En ce 6ème jour, nous avons parcouru plus de 1200 km depuis le départ.

Si l'asphalte est de bonne qualité, ce qui s'est nettement amélioré ces dernières années, la route vers la capitale est un enfer. Le dénivelé est important, jusqu'à 2700 mètres, ce qui provoque d'énormes bouchons (les camions stagnent), aussi nous ne savons pas si nous arriverons à destination à 18 ou 23 H.

 

Cette portion de route est agréable.

Ici les poteaux électriques sont prêts. Il ne manque que les fils.

Et puis le ciel se couvre. Daniel a cette faculté de savoir exactement où il pleut:

-"ah ça y est, il pleut chez mes parents, près du lac Victoria!" dit-il

Mais la nature en a vraiment besoin.

Voici une belle histoire :

Ce Kényan qui apporte de l'eau aux animaux avec un camion-citerne, à lire ici.

Cela ne dure jamais longtemps et déjà un soleil de plomb s'écrase à nouveau sur le paysage.

Ci-dessus à gauche, un étal d'oignons, tomates, pommes de terre etc... comme on en voit désormais beaucoup au bord de la route,

et sur la droite des vendeurs de brochettes de maïs proposent leur marchandise aux occupants du bus.

A partir du moment même ou se crée un ralentissement, des vendeurs à la sauvette sortent de toute part. Se faufilant entre les camions, ils proposent entre autres: des boissons fraiches, des lance-pierres (contre les singes qui peuvent être envahissants), des mangues, des cacahuètes, des bananes etc...

Nous verrons hélas beaucoup de scènes comme ci-dessus.

ici c'est la loi du plus fort. Les camions doublent même s'il y a circulation inverse et Daniel qui est dans son bon droit, doit se rabattre sur le bas côté pour ne pas se faire faucher.

Cette portion de route est vraiment abominable, je n'ai pas réussi à fermer l’œil.

Les citernes noires servent aux habitants mais aussi pour les stations de lavages présentes partout et annonçant "CAR WASH HERE !"

Du transport de marchandises comme on n'en voit plus chez nous. Il porte toutefois un casque!

Toute récente, la nouvelle ligne de chemin de fer est en construction (chantier Chinois) et devrait être opérationnelle d'ici juillet 2017.

Alors qu'à présent il faut entre 12 à 18 H pour faire Mombasa - Nairobi à 40 km/H,

cette ligne permettra de rejoindre la capitale en 4H (et d'éviter cette satané route).

Transport de bétail vers l'abattoir.

Daniel qui me voit faire la grimace dans son rétro s'écrie :

"ne t'inquiète pas, les animaux ne sont pas au courant" avec le plus grand sérieux!

Et c'est dans une boucherie comme celle-ci que les moutons finiront.

Encore une image insolite: dans un virage nous apercevons une chapelle à l'architecture Européenne.

"Ce sont les Italiens qui l'ont construite quand ils ont fait la route, mais on ne peut pas rentrer à plus de 3 personnes, tellement c'est petit à l'intérieur ! C'est la plus petite cathédrale (!) d'Afrique de l'Est"  explique notre chauffeur tout en restant très concentré.

Arrêt technique (pause pipi)

Après 4 H de route nous faisons un "arrêt technique" (dixit Daniel), et nous arrêtons dans un duka (magasin) pour boire un café, passer aux toilettes...

ANECDOTE: un vendeur me propose 20 zébus pour Ilona. Faisant mine de réfléchir, je lui rétorque: "il faut d'abord que j'achète du terrain en France. Et puis 20 c'est trop peu, fais un effort, donne 25!"

Les Kényans ont beaucoup d'humour, les blagues sont toujours bon enfant, les éclats de rire tonitruants et communicatifs, c'est quelque chose que je chéris dans ce pays!

Remarquant 2 jeunes garçons dehors, nous nous approchons d'eux et les saluons.

Ils nous répondent avec un timide "jambo" qui ressemble à un gazouillis d'oiseau et nous en profitons pour nous débarrasser des multiples cadeaux que nous avons emportés.

Ici en l’occurrence des maillots de bain et des stylos.

Nairobi

En reprenant la route un très grand matatu (bus) nous dépasse. Les matatus sont des minibus bondés à l’extrême, hyper chargés en matériel (sur le toit), roulant à très vive allure, avec la musique à fond et la carrosserie remplie de pub. Ils ne partent que lorsque le bus est rempli, aussi les passagers ne savent jamais quand ils vont arriver à destination!

"ah s'il y a les bad boys sur la route, ils vont distribuer du chocolat"! S'exclame Daniel

A ce propos essayons de nous familiariser avec le vocabulaire à Daniel:

bad boy = policier  /  chocolat = amande

Lorsque nous arrivons dans la capitale Daniel nous rappelle que:

"il est interdit de photographier la police, tous les officiers en uniforme d'ailleurs, le palais présidentiel et certains autres bâtiments, les casernes militaires, l'aéroport et... le bétail Massaï"

Cette dernière révélation nous laisse perplexe, nous ne saurons d'ailleurs pas pourquoi. Tabou.

Nous nous arrêtons dans une station pour faire le plein, remarquons que nous avons besoin de changer de l'argent, mais les banques sont fermées le samedi.

"Hakuna matata, on va trouver une solution". A son habitude, Daniel prend les choses en main et 5 minutes plus tard nous avons changé 200 € au mêmes conditions qu'à l'aéroport et sans faire la queue !!!


Musée Karen Blixen

Il est 16H45. Daniel nous propose d'aller directement au musée Karen Blixen sachant que le lendemain sera chargé. Nous acceptons en lui proposant de rentrer chez lui afin qu'il puisse encore voir ses enfants avant qu'ils se couchent. Mais le job d'abord.

Bien qu'il travaille non-stop jusqu'à 10 heures par jour pour nous depuis qu'il nous a pris en charge, il est professionnel jusqu'au bout.

 

Le voilà déjà qui s’acquitte de l'entrée et qu'il hèle un guide.

Nous supposons que ce dernier avait fini sa journée car il n'est pas très... enthousiaste. Mais personne ne résiste à Super-Daniel. Nous admirons son ton toujours très courtois mais ferme, avec un petit sourire. Il a un charisme incroyable.

Et nous voilà parés d'un guide (anglophone). Ce dernier s'exécute donc et commence à nous conter l'histoire de cette femme admirable.

Mais nous voilà rattrapés par notre chauffeur qui empoigne gentiment le guide et lui demande de parler doucement car nous sommes français!

Nous sommes au bord du fou rire!

Ceux qui ne connaissent pas Karen Blixen se souviennent sans doute du film qui retrace sa vie au Kenya : OUT OF AFRICA (la ferme Africaine). Inutile de vous dire combien de fois je l'ai vu... « J'avais une ferme en Afrique, au pied de la montagne du Ngong", cette phrase qui me donne la chair de poule...

Je m'attendais donc à être très émue en pénétrant dans la maison où elle a habité et où a été tourné le film, mais .. non. 

Beaucoup de monde à l'extérieur préparant une cérémonie de mariage, le guide pressé récitant du par-coeur, il me manquait de l'authenticité. Et puis je pensais me retrouver au milieu de nulle part, même si je pensais bien que les plantations de café avaient disparues.

Karen Blixen est devenu un quartier chic.

 

C'est depuis sa terrasse ci-dessus à gauche, qu'elle aimait regarder vers les collines du Ngong (au-dessus des tentes).

 

Mais c'est le tableau représentant son fidèle serviteur Farrah, avec qui elle avait une relation intense, qui m'aura procuré le plus d'émotion.

 

En 30 minutes nous avons fait le tour, à la grande surprise de Daniel, et nous dirigeons vers notre hôtel pour la nuit.

Un oasis dans la ville

La villa Troy, un Bed & Breackfast adossé au parc national a un air d'oasis au coeur de la ville.

Un petit cottage tranquille, une piscine, un jardin fleuri et la wifi, du personnel souriant et accueillant, bref un petit bijou.... hélas le repas du soir fut désastreux...


Le lendemain au programme,

visite de l'orphelinat des éléphants et du centre des girafes.

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Girafe Center,

Construit en 1932, le manoir aux girafes de style écossais est racheté quarante ans plus tard par les écossais Jock Leslie et Betty Melville, appelée “the giraffe lady”. Les deux nouveaux propriétaires, après avoir fait la connaissance de trois girafes qui avait élu domicile sur le terrain en font un havre de paix pour cette espèce menacée au Kenya. En 1974, Betty Melville fonde le Giraffe Center et consacre ainsi sa vie à la protection de cette espèce. Les profits de la maison d’hôtes sont reversés à au centre qui a aidé à augmenter la population des girafes de 90 à 400 dans le monde.


L'orphelinat des éléphants de Sheldrick a été fondé par Daphné Sheldrick, veuve de David Sheldrick qui a été au centre des guerres de braconnage de l'ivoire dans le Tsavo. Lieu principal pour la conservation des éléphants, l'orphelinat regroupe les éléphanteaux orphelins du braconnage ou de causes naturelles et leur administre un traitement particulier et des soins permanents afin de constituer une famille de substitution jusqu'à ce qu'ils deviennent indépendants. A la fin du programme, les éléphants sont transférés au Tsavo afin d'être réintégrés dans des troupeaux sauvages.