Nouvelle-Calédonie

Voh

Sur la route menant à Ouaco (près de Voh, connu pour la photo de Yann Arthus Bertrand: le coeur de Voh dans la mangrove), nous nous arrêtons à Farino, pour une ballade au parc des fougères, sous un ciel couvert et une petite pluie.

 

Nous sommes arrivés à Ouaco vers 16H, au refuge du cerf.

 

Outre l'emplacement privilégié, face au lagon, les chalets sont de bon confort, les "aubergistes", Chantal et Stéphane sont extrêmement sympas et la table excellente avec vin à volonté (et du bon vin!!)

 

Le paysage est très différent, le climat sec. A notre arrivée il n'avait pas plus depuis des mois et.... le déluge a été pour nos pommes! Il a plu des cordes toute la soirée et toute la nuit. 

Dès le lendemain, nous entreprenons la petite rando dans l'espoir de voir le cœur de Voh. Il est bien stipulé dans le petit futé qu'il faut 2 fois 45 minutes de montée pour apercevoir un tout petit cœur entre deux cours d'eau dans la mangrove. Rien à voir avec la célèbre photo...

Jetais si pressée que j'ai monté les 2 talus en l'espace de 45 minutes!

Et j'ai vu le cœur, si, si, tout là-bas, à moins que ce soit une ombre.... Bref, on a distingué au loin un tracé timide de cœur, mais nos photos n'ont évidemment rien à voir avec celle, célébrissime et sublime, de Yan Arthus Bertrand! Même pas grave!

 

Et voici l'originale....

 

oui bon sur nos photos ce n'est pas aussi visibles, ce n'est pas parce que nous sommes mauvais photographes, ni parce que Monsieur Bertrand est bon photographe,

c'est juste parce que la mangrove a été sympa avec lui ce jour là .....

Sur le retour nous faisons un crochet au musée du café de Voh.

Le musée est extrêmement bien fait et nous y avons appris beaucoup sur la culture du café dans le monde, mais pas que!

et en outre nous y avons fait une rencontre décisive qui nous permettra de garder un souvenir impérissable de Calédonie!

 

En effet, le directeur de l’établissement était entrain de déterrer l'igname dans le champ d'à côté. La charmante hôtesse nous a invité à aller voir, et sachant l'importance qu'a ce légume aux yeux des kanaks, j'ai tenu à participer à la récolte. 

De fil en aiguille, sympathisant avec le directeur, nous avons appris que la fête de l'igname se tiendrait le lendemain dans une tribu. sans même consulter Stéphane, j'ai demandé s'il était possible "de se faire inviter". Joséphine, l’hôtesse d'accueil étant la fille du chef de la tribu de Gatope, nous a donné son accord bien qu'un peu surprise par cet intérêt.

 

J’étais toute excitée par l'idée que nous allions partager un moment en tribu. Toutefois angoissée par le fait qu'il faille faire la coutume et que ce geste soit obligatoirement accompli par un homme....

 

J'avais acheté 2 paréos à Nouméa pour le cas ou...

 

La coutume consiste à apporter un présent à la personne qui vous accueille. Jusqu'ici rien de bien différent de nos us à nous. Un morceau de tissu qui évoque un lien, un billet de banque (la somme a peu d'importance), du tabac, du riz.... et un discours. Il était pour moi essentiel que mon mari exprime tout notre intérêt pour le peuple Calédonien, tout en restant humble. L'important étant d'exprimer sa bonne foi, de laisser parler son cœur.

Si Stéphane est peu doué pour les bonnes formules, il a toutefois touché l'assemblée et obtenu l'accord du chef.

 

UNE JOURNÉE INOUBLIABLE:

Après la palabre du chef, plusieurs membres de la tribu sont venus nous serrer la main et nous souhaiter la bienvenue.

Stéphane est allé avec les hommes couper la viande et le poisson, alors que je m'affairai avec les femmes.

Du côté des hommes, l'ambiance était très détendue, les bières à profusions, un petit joint et des vannes à tout va, Steph se faisait gentiment charrier "alors cuistot, vas y, montre nous ce que tu sais faire", et de le laisser découvrir la viande fumante...

Du côté des femmes, c’était plutôt timide, mais en butinant de groupe en groupe, certaines sont tout de même venues me parler et toutes me souriaient.

L'une d'entre elle m'a raconté qu'elle venait d'une autre tribu, mais qu'elle avait laissé trainer sa pirogue dans le cœur de Voh... Quelle jolie image pour me raconter comment elle est tombée amoureuse d'un gars de Gatope. Une autre jolie jeune fille aux yeux dorés, portant un bébé dans ses bras, me racontait qu'elle était originaire de Lifou. Une autre encore me montrait comment éplucher l'igname...

Au moment de passer à table, un jeune m'a fait signe, car en théorie je n'avais pas le droit de rester avec les vieux. Attention ici le vieux n'est pas un terme péjoratif, bien au contraire! Il désigne l'ancien, le sage, celui qui sait. Alors que je m'apprêtais à rejoindre les femmes, le chef (Jean) m'a invité à rester et à m'assoir face à lui (Steph à ses côtés). J'ai été tellement touchée par cette attention que j'en avais les yeux mouillés.

Petit détail pratique, le chef s'est excusé de ne pas nous avoir montré à quel endroit se trouvaient les toilettes. Trop mignon. Dans la tribu, chacun dispose de sa maison, en dur ou case, mais les sanitaires sont communs (bloc béton, en dur donc, ou se trouvent les WC et les douches)

Nous avons ressenti une telle osmose, un tel bien être à vivre ainsi une grande fête kanake dans la plus pure tradition, sans fioritures et avec une bonne humeur générale que nous avons quitté le clan les larmes aux yeux en fin de journée....

 

Nous leur avons envoyé toutes les photos imprimées par la poste, mais sommes sans nouvelles depuis, hélas...

 

et nous voici déjà partis pour le Nord et d'autres aventures vers Poum...

POUM

1H30 de route jusqu'à Poum d'après les membres de la tribu... plus de 2H en réalité, bien que la conduite fut rapide et... saccadée.

Le trajet m'a semblé extrèmement long, le paysage  étant quasi le même sur toute la durée du voyage, des niaoulis aux troncs torturés couvrant le sol de part et d'autre de la route qui semblait mener à nulle part, sinueuse, étroite, creusée d'ornières, serpentant dans cette étrange cette forêt fantasmagorique.

Des panneaux indiquaient des nids de poules sur des kms, mais la vitesse est limitée à 90 km/h, là ou elle serait limitée à 50, voire moins chez nous!

Nous avons réservé un bungalow à l'hotel Malabou, mais au fur et à mesure de notre avancée dans ce no mans land, je crains qu'il n'y ait plus rien...


Et pourtant! Chouette séjour au calme, personnel très sympathique et bon buffet (profusion de crevettes, crabes, etc, petites verrines et délicieux desserts)....

 

Dès le lendemain nous roulons en direction de la très jolie plage de Nenon, très peu fréquentée, dans l'espoir d'y apercevoir des chevaux sauvages...

 

J'avais réservé une table, à défaut d'y séjourner, au relais de Poingam.

Et puisque même au paradis certaines vérités ne sont pas belles à raconter:

nous avons effectivement eu le bonheur et la chance de voir des chevaux, très à l'aise en bord de route tant que l'on restait dans la voiture mais très craintifs dès que l'on quittait le véhicule;

puis nous avons vu des rapaces... étrange...

Hélas une carcasse de cheval gisait sur le bas côté, probablement un animal tapé par un 4x4....

Triste fin...